La Giraglia historique annulée
Vainqueur l'an passé de l'épreuve, Jean-Pierre Manzagol va tout faire pour que la 5e édition ait lieu. (L.V.)
La crise économique et des dissenssions entre les organisateurs ont eu raison de la 5e édition de l’épreuve prévue début 2012
Fini les Porsche groupe 4, les Alpines et autres Stratos ! Adieu au Roi du Cap Corse J.-P. Manzagol (15 fois vainqueur de l'épreuve), à Philippe Gache (2 fois) et J.C. Andruet, vainqueur de la première édition. Même pas un enterrement de première classe, juste un conflit de famille. La grande famille du Rallye, la même qui s'était unie il y a cinq ans pour monter ce merveilleux projet… notre rayon de soleil hivernal vient de s'éteindre.
C'est vendredi dernier, lors d'une réunion de concertation des organisateurs à la Squadra di e Pieve (Moriani), que la nouvelle est tombée. Un véritable coup de massue, un assommoir. « J'en prends plein la gueule »,nous livre Yves Loubet, coorganisateur avec l'ASAB (Association Sport Automobile Bastiaise) et la Squadra Capi Cursina.
« C'est un travail de longue haleine qui s'éteint. Nous surfions sur la vague du Tour du Corse historique, presque deux cents engagés, et nous avions des demandes », rajoute-t-il.
Priorité à la Giraglia Classique
Mais alors de quel syndrome est frappé le Cap ? Paradoxalement, où ce même week-end, le rallye du Var fait pratiquement 180 engagés, alors que l'ASAB poursuit sa descente aux enfers.
« Dans l'état actuel des choses, je me concentre sur la réalisation de la Giraglia classique », nous explique le président de l'ASAB, Daniel Baldassari.
« Dans ce contexte, je ne tenais pas à refaire l'historique, et puis nous n'avons pas les mêmes méthodes de travail. Cela devient alors un problème relationnel…peut-être pour mieux repartir en 2013, rien n'est figé »,conclut le président. Privés de cette course mythique.
Privés de cette cure de jouvence, que « les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ».Privés de cette amorce de saison économique pour la microrégion,« la Ronde de la Giraglia historique était une clientèle très intéressante pour cette période »,nous dit Antoine, commerçant à Macinaggio.
Quelles que soient les raisons relationnelles et caractérielles peut-être, mais futiles sûrement, il est toujours déplorable d'abandonner !« C'était une petite course qui marchait toute seule, pour compenser, j'y organiserais la première étape du Tour de Corse historique », rajoute Yves Loubet.
Jean-PIerre Manzagol en médiateur…
Lorsque nous demandons ses impressions à l'historique roi du Cap Corse, Jean-Pierre Manzagol, il répond l'air dépité : « C'est lamentable, j'espère que ce n'est pas définitif ! Je vais essayer de voir Daniel Baldassari, Je sais que ce n'est pas un contentieux important entre les hommes. Moi qui m'étais reconcentré uniquement sur l'historique en enchaînant cette année la Giraglia, le Tour de Corse et le rallye du Maroc. J'ai mis du temps à m'y mettre, mais c'est franchement merveilleux. Pour le rallye du Maroc, je vais essayer d'emmener une petite colonie de Corses pour l'année prochaine ».
Espérons que le « roi Manza » dans sa tenue de médiateur puisse inverser la « vapeur »… Car si cette Giraglia ne faisait pas le printemps, elle y contribuait fortement.